nouvelles quotidiennes de la semaine

Retour aux affaires.

Le blog, c’est pas un truc pour moi, du moins pas dans sa version « mise à jour quotidienne ». Déjà quand t’as pas internet, ça limite…

Alors les nouvelles depuis une semaine.

D’abord on est allé dormir dans « la brousse » avec des collègues d’Estelle et un groupe de Belge (y en a plein par ici dans les ONG et autres) à une cinquantaine de km hors de la ville. C’était bien, enfin une nuit à une température agréable (environ 26°), des milliards d’étoile (la lune commençait juste à pointer le bout de son nez, c’était la fin du ramadan), des « cramcram » (les trucs qui se foutent dans les chaussettes, les poils, les habits, partout et qui piquent bien) à la pelle, entraînement à Kho Lunta pour faire le feu (trouver du bois dans le semi-désert, puis allumer le feu, puis faire tenir la grille avec les moyens du bord, ça m’a bien amusé !), saucisses au barbecue,…

Le début de semaine c’est sport auto (la semaine dernière et cette semaine), puis j’ai repris mes pérégrinations dans la ville, je commence enfin à m’y retrouver un peu entre le grand et le petit marché !

Ce samedi, je suis allé courir comme il y a quinze jours avec le « H » comme ils l’appellent (la promenade/course à pied hebdomadaire dans la cambrousse proche de la ville où se regroupent une trentaine d’expat de toutes nationalités heureux propriétaires de 4x4). C’était encore assez chouette, en bordure de petits plateaux dominants Niamey et le fleuve, pour la première fois depuis que je suis là le ciel était tout nuageux (mais pas de risque de pluie, rassurez vous !) et il commençait à y avoir une bonne brise (les débuts de l’harmattan, qui souffle ensuite velu, paraît-il, avec tempête de sable et tout et tout). J’ai encore couru avec l’autre qui a la pêche qui a fait la diagonale des fous à la Réunion, j’étais un peu tout sec à l’arrivée !

En revenant de la balade, il fallait retraverser le pont. Bloqué plus d’une heure dans des bouchons, comme à Paris, sauf que ça ne bougeait pas d’un millimètre. Explication « il y a un gros camion gâté au milieu du pont ». Pour être « gâté », il était « gâté » ! Crac la remorque qui avait donc piqué du nez sur le pont, elle n’était pas prêt de bouger. Et comme le pont est long, étroit et qu’il n’y en a qu’un, ça ne passait plus du tout, puis sur une seule file, avec priorité à ceux qui venaient en face parce que de leur côté la queue bloquait la circulation en ville !

Voilà pour le résumé de la période.

Quelques détails techniques : il fait toujours dans les plus de 35 la journée, ça doit descendre à 25 au mieux la nuit, dans la maison c’est plutôt du 28 la nuit 32 le jour. On s’habitue, mais on s’habitue surtout à être transpirant 24h/24 ! Des douches 4 ou 5 fois par jour pour se rafraîchir, une tête dans la piscine de temps en temps (trop petite pour nager vraiment, alors je fais la version « juste avec les bras », ça permet de faire plus de mouvements d’un bout à l’autre).

Une petit rubrique bestiole. Ici, tous les animaux sont un peu du style « bip-bip » : ils se déplacent par à-coups à toute allure. Les espèces de gros lézards qui courent partout sont quasi-impossibles à prendre en photo : ils s’arrêtent 5 secondes puis repartent aussi sec à fond, s’arrêtent à nouveau, etc… C’est une peu pareil pour toutes les bestioles, les fourmis, les moustiques, les criquets, les espèces de grillons, les oiseaux, tout le monde se déplace de façon saccadée, incessante et très rapide.

Au rayon des oiseaux, il y a des sortes de tourterelles (version bip-bip, un peu plus marron-rouge), des espèces de pigeon, et puis plein de petits oiseaux, format canaris, aux couleurs variées, avec du rouge ou du jaune sur la queue, la poitrine, voire partout, ils sont assez beaux. Ils ont des chants pas comme chez nous, mais j’ai pas encore vraiment réussi à déterminer lequel faisait quoi. J’avais juste bien reconnu le coq des voisins qui se réveillaient et foutait un potin du tonnerre sur les coups de 4 ou 5 heures du matin, alors qu’il y a une pause dans les « allah ouakbar », mais il n’a pas survécu à l’aïd :-) vive la fin du ramadan !

Les bêtes volantes sont aussi représentés par des sortes de rapaces (je crois, de la taille d’une buse plus ou moins, en plus sombre), que je n’ai pas encore réussi à observer de près et qui tournent toujours assez haut dans le ciel, mais aussi par des chauves-souris. Mais alors faut voir les bestiaux, c’est pas de la petite pipistrelle comme chez nous, c’est plutôt genre « chauve-rat », bien balèze. Et elles doivent être de nature assez vénale car elles ont toutes élue domicile dans les arbres du parc de la Banque Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest, un des plus gros bâtiments de Niamey, bien sûr (ils ont eu assez d’argent pour le faire et pour s’acheter une bonne tripotée de gros 4x4 tout neuf, après ils en ont plus pour les gens…). C’est assez singulier de voir (et d’abord d’entendre) toute ces chauves-souris pendues la tête en bas, faisant un rafut de tous les diables (plus proche du cri des souris que des oiseaux), se ventilant avec leurs ailes, le jour dans ces arbres, alors qu’il n’y en a nulle part ailleurs

!

Les bestioles, c’est aussi la tortue (mâle ; on se demandait, maintenant on sait) en chaleur qui est tombée amoureuse d’un caillou près du portail avec qui elle passe des après-midi enfiévrées rythmées par ces grands grognements. La proprio veut plus de cette tortue (qui il est vrai dévaste tout le jardin), du coup on a trouver quelqu’un à qui la donner, le prof de bio du lycée amateur de serpent. On est allé chez lui un soir, il a déjà des bébés tortues comme celle-là (c’est une espèce propre au Niger, menacée de disparition), une tortue aquatique toute molle au cou télescopique assez impressionnant et des serpents gentils et méchants : un petit python gentil et joli, un plus gros (1.5m) avec lequel faut moins s’amuser mais à la peau magnifique, une vipère heurtante pas du tout gentille qui attaque à une vitesse pas croyable et souffle comme une forge et un cobra d’Egypte pas du tout gentil non plus qui reste pas immobile 2 secondes et qui montre sa collerette de cobra quand tu le titilles (à travers la vitre !), bestioles qu’il a récupéré dans le désert ou dans le parc du W lors de ses différentes missions. Bien sûr il a son élevage de souris à côté pour le petit python et il achète des poulets pour les autres jolis bébés…

Encore une bestiole plus inoffensive qui sort parfois d’on ne sait où dans la maison quand vient le soir : les geckos. Sorte de lézard un peu translucide à ventouses qui a une bonne tête. Il y en a un petit qui apparaît souvent dans la chambre puis disparaît tout aussi inexplicablement.

Voilà pour les bestioles, on peut y ajouter les chèvres qui sont de partout dans les rues et bouffent on ne sait pas quoi, quelques dromadaires, des zébus (plus rarement en ville, sauf quand ils traversent le pont et le bloquent complètement), des chiens tout maigres mais pas méchants, des chats pas épais non plus et toute une tripotée d’insectes.

A part les bebêtes, je pourrais en remettre une couche sur l’organisation nigérienne : les magasins où tu trouves des produits voisins dans trois coins différents (style des assiettes au milieu des trucs de cuisine, normal, puis d’autres parmi les luminaires et encore au-milieu des serviettes de toilette !), les factures d’eau et d’électricité qu’ils essaient de faire payer en double (malhonnêteté ou désorganisation) à l’ancien et au nouveau locataire, les aventures pour avoir internet : « alors pour l’instant on manque de bande passante, dès qu’on en aura, on pourra ouvrir de nouvelles lignes », « mais dès qu’on sera prêt, il faudra que vous soyez prêt aussi, il n’y en aura pas pour tout le monde », après un moment pour savoir ce que ça veut dire « être prêt » : « il faudra que vous ayez votre modem », ah d’accord, « mais on est en rupture de stock », bon mais ils vont arriver ? « des gens attendent depuis juillet leur modem qui n’est toujours pas arriver », bigre ils viennent de loin ?, « ils viennent de chine, alors vous savez, c’est dur de suivre les approvisionnement depuis aussi loin… », mouais, « on ne sait pas quand ils vont arriver », j’ai compris, « pour tout dire, la commande elle-même n’est toujours pas partie », !!! d’accord, je vois mieux !!!, « mais il y a quelqu’un en ville qui a des modems comme ça, mais il n’en aura pas pour tout le monde, il en a 30 et on a déjà une centaine de demandes en attente », « en plus il les vend un peu plus cher que nous », ben ouais 150 euros au-lieu de 80 chez eux (quand ils en avaient), pour un truc tout en chinois (pas une ligne qui ne soit pas en signe de là-bas) qui doit coûter 30 euros chez nous, avec une prise chinoise pas adaptée ici, etc… c’est l’Afrique ! M’enfin, certains font des affaires…

Pour finir des petites vues du fleuve depuis le pont, avec les pirogues à courges d’un côté et la lessive sur la petite île au milieu devant les grands hôtels de luxe…

Comments

[moctar]

eh ben boulay on fait des chtites photos avec ses petites mimines? pour le lézard un truc: un grand cou de masse et la photo sera parfaite... bon ben moi je retourne au boulot comme un con... a la prochaine... Au fait y font de la biere la bas? (l'eau vu la couleur qu'elle a doit pas être trop comestible...). Allez achete toi un tracteur pony comme tout neuf, tu va faire fureur la bas.
Moctar